Dépêche du 1/4/2007.
Comme il a été dit et redit, Microsoft intègrera prochainement la langue bretonne dans ses produits.
Une façon de capter le marché logiciel des écoles en breton (puisque le conseil général a signé), alors que celles-ci peuvent déjà s'équiper en logiciels libres gratuits et déjà traduits (ex. OpenOffice, Mozilla Firefox, ...) ; maintenant va falloir payer ! Le plus drôle, c'est que microsoft, qui ne fait jamais rien comme tout le monde et ne respecte aucun standard, a choisi la graphie B.A.S. car plus "rationnelle" ! On croît rêver !
Le B.A.S en 10 points.
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1/- Consonnes finales.
Elles sont toujours écrites dévoisées (non-voisées).
Ex: Map (fils), Mat (bon), Bek (pointe, bouche).
Le samdhi (liaison euphonique) avec le mot suivant est une affaire d'usage ( On dira [madew] pour " mat ew " et à l'inverse [pullikkwen] pour " pullik gwenn ".
2/- Voyelles diphtonguées.
On n'aura jamais deux voyelles accolées (sauf excemptions) mais une diphtongue qui fait suivre la voyelle étymologique des semi-voyelles W ou J selon le cas.
Ex : " jowank " , jeune ; " lojn ", animal.
On évite ainsi les séries de 3, 4, voire 5 voyelles consécutives, qui sont aberrantes.
Exception : certains suffixes et désinences sont maintenus en tant que tels. Ex : "graet " (fait).
3/-Voyelles : longueur, accent.
Voyelles longues, accentuées, suivies de consonnes faibles ( Ex : "ran " ) et voyelles brèves, accentuées, suivies de consonnes fortes, doublées ( Ex : "rann" ). C'est traditionnel.
Par contre, la finale faible d'une syllabe finale non accentuée n'est pas redoublée, contrairement à l'usage. Ex : " kelen ", leçon (N faible). Mais " kelennow ", leçons (N fort).
4/- TH et DH.
Le TH étymologique se substitue au ZH du peuruvan et le DH étymologique se substitue au Z / Ø.
Ex : "Brejth", Bretagne. " iwedh ", aussi.
5/- Voisement, dévoisement, spiration.
*On désigne par voisement le passage de P à B, de T à D, de K à G.
*On désigne par dévoisement le passage de B à P, de D à T, de G à K, de GW à KW.
*On désigne par spiration le passage de P à PH, de T à TH, de K à KH, de B à BH, de D à DH, de G à GH, de GW à W (GHW = W), de M à MH.
6/- Mutations consonantiques.
*Mutation par voisement :
" penn " (tête) > "benn ", " tat " (père) > " dat ", " ki " (chien" > " gi ".
*Mutation par dévoisement :
" bak " (bateau) > " pak ", " dur " (eau) > " tur ", " gat " (lièvre) > " kat ", " gwat " (sang) > " kwat ".
*Mutation par spiration :
" penn " > " phenn ", " tat " > " that ", " ki " > " khi ".
" bak " > " bhak ", " dur " > " dhur ", " gat " > " ghat ",
" gwat " > " wat " (" ghwat " = " wat "), " mamm " (mère) > " mhamm ".
Les mutations se classent en 7 cas (occurrences) :
* après l'article
* après une liste de mots particuliers : A, DA, War, DINDAN, etc...
* après le possessif " ho " ( votre, vos )
* après les particules verbales " y " et " u "
* après les possessifs " mha ", " he ", " o "
* après le possessif " hor "
* après l'article ( K > KH ).
7/- Les mots monosyllabiques.
Les mots monosyllabiques sont différenciés au maximum, par le recours à l'étymologie, de façon à éviter les doublons homographes
habituellement écrits E, O, A.
Voici une liste des mots courts les plus courants :
* e, y (yth), i, hy, ê, hi, ho, o, u (uth), eth, 'a, a, ha (hak).
8/- Les désinences verbales.
Présent :
" karan, kareth, kar, karom, karit, karont, karer
Imparfait:
" karen, kares, kare, karem, karehw, karent, karet "
Passé simple :
" karis, karzhut, karas, karzhom, karzhohw, karzhot "
Futur :
" Karin, kari, karo, karim, karot, karint, karer ".
9/- De l'usage du Y : Skjantel et Butin.
Le cornique et le gallois différencient le son , écrit I, du son , écrit Y. Le breton peut faire de même en s'appuyant sur l'étymologie.
Ex : " lenn " ( étang ) < vieux breton " linn ".
" lenn " ( lange ) < vieux breton " lenn " ( pièce de toile )
Le B.A.S. skjantel écrira " lynn ", comme en cornique et gallois, pour " étang ". Le B.A.S. butin peut écrire " lenn ", en attendant que l'usage et l'enseignement imposent " lynn ".]
Remarque : la méthode OULPAN ( p. 7, tome 1 ). une des meilleures, reconnaît que dans certains cas, le breton peut se prononcer , " comme le en anglais dans " pity " .
10/-Correspondances.
* Voyelles.
Le B.A.S. utilise les lettres A, E, I, O sans marquer les différentes ouvertures que peuvent avoir chacune de ces voyelles.
La lettre Ö remplace le digraphe EU traditionnel
La lettre Ü remplace le U traditionnel.
La lettre U remplace le OU tradtionnel.
La lettre Y est réservée à l'écriture "skjantel".
La nasalisation des voyelles est marquée par l'accent circonflexe.
Ex : â et î pour les terminaisons d'infinitf > " kanâ ", ( chanter ).
Ex : " pûs " ( puits ) , " ê " ( il, lui ) , " sôsh " ( pensée ). " fîf " ( mouvement ).
Elle peut être également marquée par l'adjonction du digraphe MH, évoquant le M du vieux breton : " fimh " ( mouvement ).
On aura le choix entre " hêvel " ( même ), forme " butin ", et
" hemhel ", forme " skjantel ".
*Semi-voyelles / semi-consonnes.
W et J, comme en A.P.I. (Alphabet phonétique international).
La lettre V marque la semi-voyelle correspondant à la voyelle Ü.
Ex : " skvith ", ( fatigué ).
*Consonnes.
Comme en A.P.I., pour la plupart d'entre elles, y compris le H en début de mot.
Les consonnes mutées spirées prennent un H.
Ex : " penn " > " phenn " ( prononcé plutôt [pf] que [f] )
Le CH français de " chat " s'écrit avec SH. Ex : " shatal " ( bétail ).Le J français de " jeu " s'écrit avec ZH. Ex : " zhal " ( engelures).
On trouvera HW
* en début de mot. Ex : " hwen " ( puces ).
* en désinence verbale 2°personne du pluriel, évoquant
" hwi " ( vous ).
Restent les lettres C, Q, Ë, X, réservées à des usages spéciaux
(dialectes, mots étrangers, etc...)
Kilroy.
14/03/07.
K.